archive

Archives de Tag: Chibana Chōchō 知花朝章

Haut de page : Uehara Seikichi 上原 清吉.   Bas de page : Chibana Chōshin  知花 朝信

Uehara Seikichi 上原 清吉

bordure

0426

Nom : Uehara 上原

Prénom : Seikichi 清吉

Date de naissance et de décès : 24 mars1904 – 3 avril 2004

Lieu de naissance : Village d’Oroku → « Uruku » en dialecte okinawaïen 沖縄県島尻郡小禄村 → actuel : quartier Oroku de la ville deNaha 那覇市小禄.

Uehara Seikichi 上原 清吉 est le cinquième fils de Uehara Kamado 上原蒲戸. Le père de Seikichi possédait une petite exploitation agricole 農業 , il était également connu comme fabriquant de misso 味噌 (pâte fermentée, à haute teneur en protéines, ingrédient de base de la soupe japonaise ) et de  sauce de de soja.   Uehara Seikichi 上原 清吉 semble avoir eu une enfance heureuse. Les revenus de l’exploitation permettaient à la famille de vivre assez confortablement. Ce qui n’était, à l’époque, pas le cas de l’immense majorité des Okinawïens. Alors qu’il est encore à l’école primaire, cette relative aisance se détériore; un de ses frère s’est lancé dans une affaire financière qui a mal tourné. En quelques années, couvert de dettes, il finit par plomber les finances de l’exploitation familiale. Le jeune Uehara Seikichi 上原 清吉 est alors obligé d’arrêter l’école et ainsi de renoncer à faire des études. Il doit se résigner à aider ses parents pour le travail à la ferme.

En 1916 âgé de 12 ans il reçoit l’enseignement du maître Motobu Chōyū 本部朝勇. L’époque a changé, fini le temps où les nobles n’enseignaient qu’aux nobles, l’enseignement du todé/karaté et kobudō s’est largement démocratisé (je reste dubitatif sur cette facilité à recevoir un tel enseignement , d’un tel maître mais elle semble pourtant véridique)

On ne sait pas comment le jeune Uehara 上原 se rendait à cet enseignement mais il devait faire certainement le déplacement à cheval. Les fermes importantes, disposaient d’un ou plusieurs chevaux. Bien que l’on ne sache pas non plus où le maître Motobu Chōyū本部朝勇 enseignait en 1916. que ce soit Naha 那覇市 ou Shuri 首里 , la distance pour se rendre à l’un de ses points représentait au minimum, un trajet de quatre à cinq kilomètres. Distance relativement importante étant donné les moyens de déplacement de l’époque.

En 1924, il participe à une représentions martiale 演武大会 organisée sous la présidence de Motobu Chōyū 本部朝勇 La représentation se déroule dans un corps de bâtiment du château de Shuri ; le Shuri Unanden 首里城南殿. Puis en 1925 une nouvelle représentation est donnée au théâtre Taisho 大正劇場 à Naha ( voir la biographie de Motobu Chōyū 本部朝勇 pour en savoir plus)

0421

Fig.0421 Château de Shuri. Bâtiment dit le Unanden 首里城南殿.

Toujours en 1925, Motobu Chōyū 本部朝勇 incite Uehara Seikichi 上原 清吉 à se rendre au japon et plus précisément à la préfecture de Wakayama 和歌山 où habite un autre des frères : Motobu Chōmo  本部朝茂 pour pouvoir bénéficier de son enseignement. Ce que fera Uehara 上原 pendant quelques mois avant de se décider à aller , en compagnie d’un de ses frères chercher fortune aux Philippines.  Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com 

0427

Fig.0427- Uehara Seikichi 上原 清吉 dans les années 20.

☒☒☒ aparté ☒☒☒☒☒☒  À savoir:  d’après certaines sources qui se referaient à la tradition selon laquelle il était d’usage que cette technique martiale ne soit transmise qu’au fils aîné de la famille (*) . Une interrogation surgit ; était-ce vraiment le cas ? Nous avons au moins un exemple que d’autre fils de la lignée bénéficiaient de cet enseignement. Il est vrai que l’on ne peut pas généraliser avec la famille Motobu 本部家 mais au moins deux des trois frères de cette illustre famille noble ont reçu cette formation. En 1925, Motobu Chōyū 本部朝勇 incite Uehara Seikichi 上原 清吉 à se rendre donc au japon auprès d’un autre de ses frères qui est le deuxième de la lignée et qui se nomme comme nous l’avons vu plus haut: Motobu Chōmo 本部朝茂 et pour pouvoir bénéficier d’un complément de formation technique. Ce qui prouve que ce fils cadet possédait également une formation de niveau élevée en la matière pour que Uehara Seikichi 上原 清吉 fasse exprès ce long trajet jusqu’à la préfecture de Wakayama 和歌山  Pour l’époque, Wakayama 和歌山 , n’est pas vraiment la porte d’à côté.   Uehara 上原 y restera quelques mois pour se perfectionner avant de se décider à aller , en compagnie d’un de ses frères chercher fortune aux Philippines.      (*) je me suis toujours posé la question de savoir si cette tradition était en fin de compte appliquée à la lettre ? car quand on connait le taux de mortalité des époques auxquelles elle fait référence, et je ne parle pas que celle d’infantile, l’application formelle semble franchement surréaliste.  ☒☒☒☒☒ fin de l’aparté ☒☒☒☒☒

1926– Les deux frères Uehara 上原 s’installent donc à Davao capitale de l’île de Mindanao. Une importante communauté japonaise est implantée dans cette ville du Sud. Une fois sa situation stabilisée, Uehara Seikichi 上原 清吉 ouvre un dōjō où il enseigne le style de  Motobu Chōyū 本部朝勇 .

0420

Fig.0420- City Hall of Davao. Philippines années 20.

En 1928 – lors de la visite officielle de l’empereur du japon, il a l’honneur de faire partie des trois représentants chargés de présenter la communauté à l’empereur.

Dès les débuts de la guerre du Pacifique, il est recruté comme suppléant 軍属 de l’armée japonaise. Son lieu d’affectation est sur place; aux Philippines (Les Philippines seront sous occupation japonaise du 8 décembre 1941 au 8 mai 1942)

Survient la défaite du Japon de 1945. Uehara Seikichi 上原 清吉, revenu à la vie civile décide de rentrer à Okinawa. Désabusé qu’il est par les horreurs de la guerres et aussi culpabilisé par les exactions des troupes japonaise envers les civils philippins, il se désintéresse des arts martiaux.

1947 , le voila de retour à Okinawa  Suite aux combats de 1945,  l’île  est devenue méconnaissable. Cette vision d’apocalypse n’est pas faite pour lui remonter le moral. Cependant un facteur déterminant va le faire se retourner vers les arts martiaux . Ce facteur est le comportement inqualifiable de certains soldats américains. Les violences envers ses compatriotes et bien plus grave, les viols d’Okinawïennes sont alors un véritable fléau. Les autorités américaines essayent bien de mettre de l’ordre mais les dérapages restent encore trop nombreux pour apaiser les esprits. Uehara Seikichi 上原 清吉 comme beaucoup d’Okinawiens est témoins de tentatives d’intimidations envers les femmes. Dans ces cas là, il n’hésite jamais à se servir de son art pour les défendre. D’après les sources orales, il se serait alors fait une solide réputation dans le domaine.

bordure

☒☒☒ Aparté  ☒☒☒ À savoir: depuis la fin des années 50 de nombreux groupes de volontaires se relaient pour sillonner les grottes et cavernes des anciens champs de batailles d’Okinawa. Leur objectif est de retrouver et d’identifier les restes des militaires et civils décédés suite aux furieux combats. Les grottes à Okinawa sont extrêmement nombreuses. Elles servirent donc logiquement d’abris de fortune pendants les trois mois que dura la bataille. Chaque année, comme un rituel, on voit des cohortes d’étudiants , de retraités et d’autres membres des associations de recherche et d’identification des portés disparus de la deuxième guerre mondiale, arpenter les collines boisées de la région à la recherche d’indices.  C’est ainsi qu’au cours de  l’année 1988 de nombreux ossements ont été retrouvés dans une grotte de la région de Nago à Okinawa. Cette grotte bien que connue de longue date des habitants de la région de Katsuyama 勝山, était sous l’emprise de l’omerta… Quoiqu’un article de magazine japonais datant de 1978 est fait allusion à l’incident et à la grotte. 刊行された郷土史の「勝山誌) . Kurombo gama est Le nom japonais de la grotte. Ce nom, ne pouvait être plus explicite quant à son contenu; → « Kurombo gama » , signifie :  » la grotte des nègres « → クロンボガマ « ; Cette grotte remet en lumière un triste épisode de la bataille d’Okinawa qui a pour sujet les viols subits par les Okinawïennes et dont sont responsables certains éléments nuisibles des troupes américaines.  Beaucoup de victimes pour ne pas dire l’immense majorité des victimes , n’a pas souhaité porter plainte. Le sens de l’honneur asiatique et la peur de la répression ont fait que ces femmes ont préféré souffrir en silence. On estime que dans les mois qui ont suivis la fin de la guerre le nombre des viols s’est élevé à plus de 10.000.   En 1998; un fait divers repris dans les journaux américains et japonais est venu rappeler ce triste épisode à la mémoire des survivants.  En voici le récit et sous le titre japonais tel qu’il est mentionné : « L’incident de la grotte des nègres / Kurombo gama Jiken /クロンボガマ事件 »  Dès la fin des derniers et sanglants combats de la bataille d’Okinawa , en juin 1945, de jeunes soldats du corps des marines se rendaient chaque fin de semaine dans la région de Nago 名護市勝山地区. Le Nord de l’île ayant relativement moins souffert de la guerre que le Centre où le Sud de l’île, était de ce fait, moins bien quadrillé et surveillé par les troupes d’occupation. C’est d’ailleurs certainement pour cette raison que le groupe de soldats a décidé de jeter son dévolu sur cette partie de l’île. Ces soldats du corps des marines, partaient, chaque fin de semaine à la » chasse aux femmes 女漁り »  Les premiers viols eurent lieu au mois de juin 45. Au début de leurs exactions, les soldats bénéficiaient de l’effet de surprise et comme ils étaient armés, ils n’avaient aucune peine à arriver à leur fin. Ce douloureux manège perdura ainsi pendant plus d’un mois. La population se méfiait mais les soldats U.S .menaçaient d’abattre les hommes restés dans les villages des alentours si les femmes ne sortaient pas de leur cachette. Vient une fin de semaine du mois de juillet de l’année 45. Comme à leur habitude , un groupe de soldats de l’armée US déboule dans le village et menace les hommes et les enfants de représailles. Quelques femmes effrayées sortent de leur cachette et se livrent aux soldats. Les soldats habitués d’avoir toujours ce qu’ils réclamaient étaient sans méfiance. Ils se rendirent, avec les femmes dans la clairière d’une proche colline pour les violer. Arrivé sur place, ils prirent leur aise et se délestèrent de leurs armes. Mal leur en pris, ils en quelques secondes, ils furent assaillis par un groupe de villageois camouflés dans la végétation et bien décidés 北部西岸の勝山村 à leurs faire payer leurs méfaits . Les soldats pris par surprise, n’eurent pas le temps de réagir et se firent littéralement massacrés sur place. Ils furent achevés à l’aides d’outils et de pierres. La besogne terminée il ne restait plus qu’à faire disparaître les armes et le véhicule. Les corps furent ensuite jetés dans une grotte des environs qui prendra alors le nom de  » la grotte des nègres → Kurombo gama → クロンボガマ  » Ce nom lui a été donné en raison du fait que tous les soldats participant à l’expédition de la chasse aux Okinawïennes, étaient des soldats noirs américains 黒人兵の一団.  Leurs restes macabres, ne furent découvertes qu ‘en 1998, lors l’une de ces fouilles organisées par les volontaires d’une associations de recherche de restes de disparus. Les vestiges d’uniforme tels les boutons permirent d’affirmer que les squelettes découverts étaient bien ceux de soldats américains.  En 2000, une expertise des empreintes dentaires permit de mettre des noms sur trois des squelettes, suite à quoi, une demande d’ouverture de procédure judiciaire fut demandée par le gouvernement américain aux autorités judiciaires Okinawaïennes 沖縄県警察本部 mais elle fut refusée du fait de la prescription. Les faits s’étant déroulés il y avait plus de 50 ans. ☒☒☒ fin de l’aparté  ☒☒☒☒☒ traduction C. Faurillon. 

bordure

Avec l’arrivée des années 50 le climat tendu d’après guerre se radoucit. La vie reprend un cours à peu près normal. En 1951, il décide d’enseigner son art dans la ville de Ginowan 宜野湾市. Cet enseignement n’est pas donné en un lieu fixe mais en divers lieux qui sont les suivants : un jardin public, une plage, etc . Ce « dōjō informel était surnommé  » Kakō  架空  » que l’on peut traduire par :  » le dōjō accroché au ciel (fabuleux)  » Un des disciples actuels du maître enseigne encore actuellement en un lieu informel, la plage  » Sunset Beach 北谷公園サンセットビーチ. ou bien parfois dans le jardin public attenant.

Ce n’est qu’en 1962 que Uehara Seikichi 上原 清吉 fera aménager un dōjō ;  » dōjō » dans le sens du mot tel que nous le concevons actuellement; un toit et des murs. il s’agit du « Seidokan 聖道館  » il est construit sur les hauteurs de la ville de Ginowan 宜野湾市 et est encore en fonction. Cependant, le bâtiment d’origine n’existe plus. C’est un immeuble qui se dresse à l’emplacement. Le descendant et disciple de Maître Uehara Seikichi 上原 清吉; Uehara Takeshi上原健志 habite et enseigne sur place.

0419

Fig.0419- Le dōjō Seidokan 聖道館 — ( pour l’adresse , voir l’annuaire des dojo(s) d’Okinawa)

En 1961, il nomme le style du nom de son maître le style  » Motobu-ryū 本部流 » et met sur pied l’association : Motobu-ryū kobujutsu Kyōkaï 本部流古武術協会. C’est au cours de cette prolifique année 1961 qu’est également crée l’association Okinawa Kobudō kyokaï 沖縄古武道協会  qui plus tard prendra le nom de: Zen Okinawa Kobudō Renaikaï 全沖縄空手古武道連合会. Et dont les maîtres fondateurs sont les suivants :

Kaneshima Shinsuke 兼島信助 (1897-1990)

Uehara Seikichi 上原 清吉(1904-2004 )

Shimabukuro Zenryō 島袋善良 (1908-1969)

Higa Seitoku 比嘉清徳 (1921-2006)

Toujours au cours de la même année (novembre) est donnée la première représentation de kobudō dite la : « Tai iikaï Okinawa Kobudō Happyō taikaï 第一回沖縄古武道発表大会 » En 1970 , Uehara Seikichi 上原 清吉, rend publique toutes les techniques qu’il tenait de ses maîtres Motobu → les anciennes techniques guerrières secrètes des nobles de la cour du palais :  » Ushiyo Kanashi No Bugei 御主加那志前の武芸 » C’est également au cours de 1970 qu’il change le nom du style « Motobu-ryū » en « Motobu Udundi 本部御殿手 » puis, dans la lancée, il fonde l’association : Motobu Udonte Bujutsu Kyōkaï 本部御殿手古武術協会. Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com 

En 1982, Uehara Seikichi 上原 清吉est nommé président 会長 de l’association des arts martiaux d’Okinawa la « Zen Okinawa Kobudō Renaikaï 全沖縄空手古武道連合会  »

1984, sur les conseils de son élève Ikeda Moritoshi 池田守利, il présente son style, alors inconnu au Japon. Pour ce faire, il le présente au sein de la prestigieuse association japonaise : Nihon kobudō kyōkai 日本古武道協会.  Au cours de la même année, il est décoré par l’empereur Hiro-Hito 昭和天皇 du sixième degré de l’ordre du Soleil levant 勲六等単光旭日章 puis en 1985 il honoré de la distinction « Kobudō kōrōsha hyōshō 古武道功労者表彰 »  Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com 

0423

Fig.0423.  Maitre Uehara Seikichi 上原 清吉 décoré par l’empereur Hiro-Hito 昭和天皇 du sixième degré de l’ordre du Soleil levant 勲六等単光旭日章

Uehara Seikichi 上原 清吉 décède dans sa 101e année le 3 avril 2004.

Suite à son décès le titre honorifique de premier représentant du style : Motobu-ryū 本部流, revient à la famille des Motobu 本部家 par le biais du fils de Motobu Chōki本部 朝基 ; Motobu Chōsei 本部朝正 (1925-) Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com 

Kata(s) 型 de l’école Motobu 本部流 :

Mutōdi ムトデイ 元手

Naihanchi ナイハンチ / ナイファンチ.

Pinan ピンアン 平安

Passai パッサイ (拔塞?)

Ufukun ウフクン → Kusanku クーサンクー 公相君

Kâshindii カッシンディ 合戦手

Jiichin ジッチン 実戦型

Udundi 御殿手 / 本部御殿手:

Daito nu ti 大刀ぬ手

Nito nu ti 二刀ぬ手

So nu ti 槍ぬ手

Naginata nu ti 薙刀ぬ手

Tuitii 取手

Mékata, Mai-tii  舞方→ 舞手

Anji kata no maikata 按司方の舞方 → Anji no Mai no Tégata 按司の舞の手型

Disciples :

Ikeda Moritoshi  池田守利

Uehara Takeshi 上原健志

Son ouvrage représentatif :

0424

Bunomai 武の舞― / Motobu Udundi 本部御殿手 / Édition de 1992

Sources :
本部御殿手/ 武の舞 /上原清吉/ ビーエービージャパン /1992
「空手道・古武道基本調査報告書」 沖縄県教育庁 文化課 1994
空手道歴史年表 / 外間哲弘/沖縄図書センター / 2003

dsfr34569

Chibana Chōshin  知花 朝信

bordure

0432

Nom : Chibana 知花

Prénom : Chōshin 朝信

Date de naissance et de décès : 5 juin 1885 -26 février 1969.

Lieu de naissance : 首里鳥堀村 Village de Torihori ; actuel quartier Shuritorihori-chō de la ville de Naha 那覇市首里鳥堀町.

Fondateur du style Shōrin 小林流. 

Chibana Chōshin 知花 朝信 comme beaucoup de todéka/karatéka 唐手家 réputés, est issu d’une famille noble de Shuri. La famille Chibana 知花 appelée également « Chibana Dounchi 知花殿内 » . Cette famille, de la haute noblesse à pour ancêtre le prince Kochinda Chōshun → 東風平朝春→ 東風平王子朝春 (1653 – 1701) cinquième fils du roi Sho Shitsu 尚 質王(1629-1668) . Les Chibana 知花 descendaient de la branche dite de »Katsuren (Udōun) 勝連御殿 « . Le père de Chibana Chōshin 知花 朝信; Chibana Chōchō 知花朝章 (1847-1929) est quant à lui, né dans le village de Tōnokura (Tōnukura ) 当蔵村 ; actuel quartier de Shuritonokura-cho 首里当蔵町. Sur la fin du royaume il avait pour fonction celle de : « magistrat (ministre ) du sucre « Satō Bugyō 砂糖奉行 » . Quant on connaît la part des revenus que représentait la production et la vente du sucre ( canne à sucre サトウキビ/砂糖黍) , on se rend compte que c’était-là un poste à haute responsabilité.

0431

Fig.0431- Chibana Chōchō 知花朝章 (1847-1929)  père de Chibana Chōshin 知花 朝信.

Suite à l’annexion d’Okinawa par le Japon et de la démocratisation étatique, Chibana Chōchō 知花朝章 devient le premier maire élu 初代首里区長 (1908) du district de Shuri 首里区. C’est une Fonction qu’il occupera après avoir été le directeur général de la société « Okinawa Kōun 沖縄 広運株式会社 ». Société fondée au début des années 1900 par le prince Shō Jun 尚順 (1873 – 1945) quatrième fils du dernier roi des Ryūkyū; Shō Tai 尚泰 (1843 – 1901)  Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com

Chibana Chōshin 知花 朝信 a eu pour maître, Itosu Ankō 糸洲安恒 . Itosu 糸洲 avait semble t-il flairé le potentiel qui sommeillait en Chōshin 朝信. De ce fait, il le mit à l’épreuve selon la grande tradition des arts martiaux. En 1900, Chibana Chōshin 知花 朝信 (15 ans) se présente donc une première fois devant le maître pour obtenir l’autorisation de suivre ses cours, la seule chose qu’ il réussit à obtenir, c’est une fin de non-recevoir.  La deuxième demande n’est pas mieux acceptée ; il faudra attendre la troisième demande pour que le maître, avec une réticence, plus ou moins feinte, finisse par accepter de le prendre comme disciple.  Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com

Chibana Chōshin 知花 朝信 restera plus de 13 ans avec le maître Itosu 糸洲安恒 à étudier ses techniques et kata(s)  De tous les kata 型 celui qu’il préférait était le kata Pasaï パッサイ.

1914 , il va alors sur ses 28, 29 ans , il décide de voler de ses propres ailes et se met pendant trois ou quatre ans à travailler et étudier le todé/karaté en solitaire; il peaufine ses techniques, en vue de réaliser son rêve; ouvrir un  » dōjō  » ; un enseignement  » cliquer sur le lien pour en savoir plus sur la teneur exacte de ce terme → dōjō : environnement architectural et tradition) En fait c’est par obligation qu’il est obligé de changer ses habitudes martiales, le décès de son maître est à l’origine de ce bouleversement.

C’est en 1918 et alors qu’il vient d’avoir 34 ans qu’il se lance dans l’enseignement. Il pratique en un lieu qui se trouve près de l’enceinte du palais de Shuri, le quartier de Shuritorihoricho 島堀町 puis dans un deuxième temps; dans un quartier Kumoji à Naha 那覇区久茂地町.  Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com 

En 1926, il devient membre de l’association  » l’Okinawa Karate Kenkyu Kurabu 沖 縄唐手研究倶楽部  » présidée par Motobu Chōyū 本部朝勇 et réunissant les grandes figures locales du todé/karaté 唐手・空手 de l’époque. (voir la biographie de Motobu Chōyū 本部朝勇 pour en savoir plus )

1933; c’est en cette année de 1933, qu’il décide de nommer son style le « Shōrin-ryu 小林流  » . Style parfois nommer par erreur ( et selon une autre lecture japonaise compatible du fait  des idéogrammes employés :小 et 林) kobayashi-ryu (traduction littéraire : petit 小 bois 林 ). Il semble avoir nommé son style du fait de la filiation historique avec le temple du Shaolin → shǎo 少 + lín 林 Filiation dont il se réclamait. Cependant il change de kanji / idéogramme ; passant de Sho 少 à  Sho 小 , de manière à personnaliser son style. il a donc pris les kanji /idéogrammes suivants : Shō 小 qui se lit  » ko  » et Rin 林 et qui peut également se lire :  » hayashi « ( bayashi quand on fait la liaison) De là, la confusion qui en résulte encore actuellement. Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com 

À la fin de la guerre il est un des tout premiers à ouvrir un dōjō dans le quartier de Gibō 首里儀保町.

En 1948 il fonde l’Okinawa Shorin-ryu Karatedo Association 沖縄小林流空手道協会. Association dont il devient le premier président.

De 1954 à 1958 il enseigne en tant qu’instructeur de karaté 空手師範 dans le commissariat de police du district de shuri  » Shuri kesatsu chō 首里警察署

0433

Fig.0433 – Commissariat de police du district de shuri  » Shuri kesatsu chō 首里警察署

En 1964, il organise une cérémonie pour le cinquantième anniversaire de la mort du maître Itosu 糸洲安恒死去50周年を記念 et fait construire, près du tombeau de la famille Itosu 糸洲家墓 une stèle commémorative en son honneur.

En 1968, Chibana Chōshin 知花 朝信 est décoré du quatrième degré de l’ordre japonais du Trésor Sacré 勲四等瑞宝章. Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com  

Chibana Chōshin 知花 朝信 , décède en 1969 à l’âge de 83 ans

Ses élèves les plus connus:

Nakama Chōzō 名嘉真朝増 (1899–1982)

Miyahira Katsuya 宮平勝哉 (1918-2010)

Nakazato Shūgorō 仲里周五郎 (1914-)

Higa Yuchoku 比嘉佑直 (1910–1994)

Shimabukuro Katsuyuki 島袋勝之 (?-)

Ikehara Bō 池原某 (?-)

Murakami Katsumi 村上勝美 (?-)

Yonezawa Jinan 米沢次男 (?-)

Chinen Sadakichi 知念定吉(?-?)

Sources :
空手道と琉球古武道/村上勝美/成美堂出版/1973
沖縄空手道・古武道の真髄 / 外間 哲弘 /那覇出版社/ 1999
沖縄空手古武道事典 大型本 / 高宮城 繁 (著), 仲本 政博 (著), 新里 勝彦 (著) / 柏書房刊 / 2008
空手の歴史 /宮城篤正/ おきなわ文庫 /1987

bordure

À l’intention des visiteurs indélicats. 
Les articles de ce blog n’ont pas vocation à être la cible de razzias numériques intempestives et de copié-collés sauvages.  
Vous pouvez bien évidemment vous inspirer des contenus, vous y référer même, sans pour autant vous adonner au pillage du travail exposé sur ces modestes pages et par politesse, un lien vers ce blog (Christian Faurillon – karatehistorique.wordpress.com) est toujours le bienvenu.
———————————————-

retour

  沖縄空手の歴史 Christian Faurillon -フォーリヨン・クリスチャン ©2015