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Karaté et dōjō 

Le dōjō 道場 : tour d’horizon:

« dō 道  » se dit également « michi 道  » → voie, route, chemin.

« jō 場 »  se dit également  » ba 場 » →endroit , emplacement , lieu.

À l’origine, au Japon, le dōjō 道場, en tant que tel, n’est pas limité à la pratique des arts martiaux. C’est le  » lieu oū on étudie la voie  » la voie est unique mais les moyens pour la suivre sont innombrables , ex: La cérémonie du thé Sadō, chadō 喫茶道 en est un, le boulier (abaque) en est un deuxième 珠算 , il y en a beaucoup d’autres .

Ce terme de  » voie 道 ( action d’emprunter la voie)  » provient de la traduction des textes bouddhiques – mahāyāna.  Ce concept s’est exercé grâce au vecteur du zen 禅 dont la pratique était en ferveur parmi les guerriers (l’arrivée du bouddhisme 仏教 au Japon se situe entre 538 et 552) . Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com

Où cela se complique pour décortiquer avec exactitude l’origine de l’emploi de ce caractère chinois : Dō 道, c’est que le taoïsme → 道教  « enseignement de la voie Enseigner教 et voie道 : le Tao道 → « la voie » , a également eu une influence importante sur le développement du zen禅 tel qu’il se pratique au Japon.

Dans le textes sacrés du bouddhisme, le dōjō 道場 est l’endroit où le bouddha Shakyamuni बुद्ध a reçu l’illumination 菩提樹下の金剛座 . Le dōjō 道場 est donc de par nature, l’endroit propice à recevoir l’éveil par le travail sur soi  » shugyō 修行 ». Dans l’iconographie bouddhiste; ce lieu est représenté par le bouddha « Siddharta Gautama » sous la ramure d’un banian / figuier / Ficus .

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Fig.0200- Le bouddha Siddharta Gautama sous son arbre.

☒☒☒ aparté ☒☒☒☒☒☒ À savoir: Le banian / figuier / Ficus, est un arbre qui affectionne la lumière et à la particularité de posséder des racines aériennes, c’est à dire des racines qui poussent à partir des branches, et qui lentement, au cours de son évolution, descendent s’ancrer profondément dans le sol. Les Bouddhistes  y voyaient un puissant symbole spirituel. Les Taoïstes également, les uns et les autres lui accordaient une valeur particulière. Ce n’est certainement pas sans raison que la tradition décrit le bouddha Shakyamuni बुद्ध recevant l’illumination sous ses vertes et denses ramures.  À Okinawa un banian  dit « Gajumaru  ガジュマル » – Ficus microcarpa – protège très souvent de son ramage un lieu sacré Utaki 御嶽 Ces arbres sont également censés abriter de petits esprits protecteurs de la nature, à la chevelure rouge et de forme humanoïde dit  « Kijimuna キジムナー  » Souvent repris dans les contes , légendes de l’île , voire à notre époque dans les bandes dessinées et dessins animés.

↑  Fig.0731 – Un banian – gajumaru protégeant un lieu sacré dit Utaki 御嶽  et ↑  Fig.0732 Le plus célèbre banian – gajumaru de l’île principale d’Okinawa  se trouve dans la ville de Nago 名護市. De par sa position, à l’entrée de l’ancien périmètre de la ville, il s’inscrivait dans une position définie par l’art ancestral taoïste de l’aménagement et de l’orientation ( fēng shuǐ 風水) et de ce fait,  avait une valeur protectrice de haute intensité.

↑  Fig.0733 et fig.0734- Gros plan sur les racines aériennes d’un banian différent  – gajumaru -Okinawa

☒☒☒ fin de l’aparté ☒☒☒☒☒☒

Le terme Shugyō 修行 , décrit plus haut, signifie « la recherche constante du dépassement physique et mental par le biais de l’entraînement (la pratique) » . Ce terme familier aux pratiquants japonais d’art martiaux provient également du lexique bouddhique.

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Fig.0204- Temple du Saijoji 最乗寺 Mont Dayu 大雄山 Kanagawa – Japon.

Les temples bouddhiques avaient l’avantage de posséder un large espace devant l’hôtel et parfois aussi un espace pour accueillir les pèlerins. Les jours de mauvais temps les pratiquants de disciplines martiales ou autres prirent l’habitude de s’entraîner dans ce lieu. À noter à ce sujet que le fondateur du judō ; Jigorō Kanō 嘉納 治五郎, a créé son premier dōjō dans un temple bouddhique. Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com

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Fig.0202- Le porche du temple Eisho-ji 永昌寺 à Tōkyō – et emplacement du premier Kōdōkan 講道館. Il ne reste plus aucune trace de l’ancien temple qui a été détruit pendant la seconde guerre mondiale. C’est en cet endroit qu’en 1882 le maître Jigorō Kanō嘉納 治五郎 a ouvert son premier dōjō de judō.

Comme nous l’avons vu, le dōjō en lui même n’est pas spécialement réservé à la pratique des arts martiaux. Quand c’est le cas on précise en parlant de : « Budōjō 武道 場  » préfixe Bu武 → 武Bu- Guerrier 道dō-voie 場jō-lieu ou endroit. C’est au début de l’ère Edo 江戸時代 que le premier emploi de ce terme fait son apparition pour nommer un « lieu réservé à l’entraînement d’une technique dite guerrière  » bugei 武芸 ・bujutsu 武術 ».

Le Budōjō 武道場 , c’est: « le lieu (clos) oū on étudie la voie du guerrier » , ou pour être plus précis du « combattant « . Ce Budōjō 武道場 était presque exclusivement dédié à l’art du sabre 剣術, arme majeure du guerrier japonais, le « bushi 武士 ». Les armes d’hast tel le naginata 薙刀 ・長刀 demandaient une hauteur de plafond trop importante que beaucoup de temples ne pouvaient leur offrir. Avant cette époque les entraînements s ‘effectuaient à l’extérieur ; il est inutile de préciser que même après l’apparition du dōjō; les entraînements continuaient à s’effectuer à l’extérieur, mais le dōjō 道場 permettait de s’entraîner par tous les temps s’en trop s’exposer aux intempéries telles ceux de la mousson 梅雨; longue période pluvieuse qui dure environ un mois et demi. L’autre avantage et non des moindres, c’est la discrétion qu’il offrait aux pratiquants désireux de ne pas dévoiler leurs techniques à la vue de tous. À l’extérieur pour obtenir la même discrétion il fallait tendre d’ immenses toiles sur des cordes qui faisaient ainsi office de rideaux; ce qui n’était ni vraiment pratique ni en fin de compte économique.  Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com

De nos jour la tendance s’est inversée, bien que les entraînements à l’extérieur soient toujours possibles, ils ne sont souvent que des exceptions.

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Fig.0091- Entraînement à l’extérieur

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Fig.0375- Entraînement à l’extérieur. Cliquer sur l’image pour agrandir.

Okinawa et les kartédōjō  空 手道場 :

Ce n’est qu’à la fin du 19 e siècle que le dōjō 道場 (武道場 budōjō) fait son apparition aux Ryūkyū 琉球 et plus précisément à Okinawa沖縄. avant cette période On pratiquait aussi bien à l’extérieur « sotokeiko 外稽古 » qu’à l’intérieur « nakakeiko中稽古 » mais aucun lieu n’était spécialement réservé à la pratique du té 手 ou du kobujutsu 古武術 comme c’est le cas actuellement.  Donc, il ne faut donc pas perdre de vue que le « dōjō »; bien avant de représenter un local : « quatre murs et un toit » , représentait un  « enseignement ». Cet enseignement, donné par un maître à un ou plusieurs disciples (souvent peu nombreux) pouvait ne pas être exercé dans un lieu identique.  Cela pouvait être une fois sur la plage; une autre fois dans un jardin, une autre fois encore devant une tombe etc.  Encore actuellement à Okinawa,  faute  de pouvoir posséder un emplacement  propre à la pratique du karaté, un « dōjō » peut voir, l’emplacement  des ses cours, changer, selon les opportunités; tel jour sur la plage, tel autre jour dans un gymnase etc.  Le dōjō dans son sens premier signifiait :  « une assemblée de pratiquants « exactement comme  le mot « ‘église  » du culte Catholique signifiait : « une assemblée de croyants » .

Un des premiers dōjō  » en dur  » d’Okinawa, voit le jour en 1926 , bâtiment et terrain compris faisaient dans les 165 ㎡.  (Le dōjō d’Higaonna Kanryō  東恩納 寛量 serait plus ancien mais je n’en ai pas trouvé la description détaillée) C’est le dōjō de l’association crée par Motobu Chōyū本部朝勇 → l’Okinawa Karate Kenkyu Kurabu 沖縄唐手研究倶楽部. Ce dōjō était situé à Naha 那覇市 dans un lieu nommé Roten 露天 (?) C’est Miyagi Chojun 宮城長順 , très impliqué dans l’association, qui avait avec l’aide d’un ami qui lui servait de garant pour engager un important prêt financier, entrepris la construction du dōjō.     Selon la description faite par un ancien : Naka-ima Genkaï 仲井真元楷 (1908-1984) ; le dōjō ne comportait pas de plancher en bois. Le sol était en terre battue (*) , comme en sont pourvus les dōjō de sumō 相撲 que l’on trouve au Japon. Les entraînements s ‘effectuaient aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur car le dōjō bénéficiait d’une cour réservée à cet effet. On y trouvait également l’équipement traditionnel d’un intérieur de dōjō avec : makiwara 下げマキワラ、haltères et poids en pierre « chinshiji チンチーシ »、 »ishichaji石ジャーシ » . Ce dōjō a eu une durée de vie assez courte, les problèmes financiers s’accumulèrent poussant Miyagi 宮城 à la fermeture après seulement quatre ou cinq années d’activité.  Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com

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Fig.0313- Article de journal  concernant l’association : Okinawa Karate Kenkyu Kurabu 沖縄唐手研究倶楽部.

(*) Le sol en terre battue est une exception qui fut vite abandonnée. Par la suite, les dōjō(s) furent équipés d’ un plancher construit sur le modèle de ceux employés en kenjutsu 剣術 ou en kendō 剣道(art du sabre) Ces derniers étant plus pratiques et surtout, beaucoup plus propres.

À la fin du 19 e siècle le judō 柔道 et le kendō 剣道(  pas encore connu sous ce nom moderne de kendō mais sous celui de 撃剣 Gekken) sont enseignés, à Okinawa,  dans les lycées . Si le kendō 剣道 peut se pratiquer un peu partout avec plus ou moins de Bonheur  ; ce n’est pas le cas pour le judō 柔道. Des tatamis 畳 doivent être préalablement déposés sur le sol pour pouvoir le pratiquer correctement. Des lieux furent aménagés à cet effet ; les premiers judōjō 柔道場 font leur apparition ; ces judōjō serviront également de lieu d’entraînement pour le karaté (Fig.0660)  , lorsque il viendra, à être enseigné  dans les lycées et dans le cadre officiel d’une discipline éducative. De fil en aiguille, les premiers dōjō de karaté 空手道場 verront ainsi le jour sous l’influence, en quelques sorte, du judō 柔道 et du kendō 剣道. Et point commun avec le Kendō : le plancher en bois qui est beaucoup mieux adapté à l’entraînent du karaté que les tatamis 畳 et surtout beaucoup plus simple d’entretien.  Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com

Fig.0660 – Shuri 首里 – Année 1932 : un dōjō de judō avec tatamis 畳, servant de lieu d’entraînement au todé/karaté . Ici sous le regard du maître Yabu Kentsū 屋部 憲通; instructeur militaire 兵式教官 et d’éducation physique section de todé/ karaté,  les élèves de l’école de formation d’enseignants scolaires Shihan Gakō 沖縄師範学校 exécutent le kata Naïnanchi.

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Fig.0260-  kendōjō 剣道 et plancher en bois approprié.

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Fig.0377- Intérieur d’un dōjō au siècle dernier.

Avant la période de l’arrivée du dōjō type ; le lieu polyvalent qui servait à l’entraînement était désigné ( et l’est encore ) aussi bien au Japon qu’aux Ryūkyū sous le nom de « Keikoba 稽古場  » Dans le domaine spécifique du karaté et du kobudō certain maîtres préféraient l’appellation de ; centre de recherche → kenkyujō 研究上 pour désigner leur lieu d’entraînement → ce qui donnait alors : karaté 空手kenkyujō 研究上. De nos jours encore, certains maîtres nomment encore leur lieu d’enseignement – karaté空手-kobudō古武道  – de cette manière.

À noter: sur les enseignes des frontons de dōjō on peut également découvrir le caractère suivant « 館 kan » Ce caractère désigne le bâtiment en lui même et ce place derrière le nom attribué au dōjō.  Ainsi tel dōjō de karaté peut s’appeler : « XXX kan  館 »  Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com

Voici les six types de structures qui servent à abriter un dōjō de karaté tels que l’on peut les trouver actuellement à Okinawa :

1 Dōjō spécialement conçu dans ce but et qui est bâti dans un espace généralement attenant au domicile. Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com

2 Dōjō spécialement conçu sur le toit (plat) dudit domicile et construit à partir de matériaux préfabriqués. Les bâtiments en béton et à toit plat sont courant à Okinawa — en protection contre les typhons.

3 Une pièce d’habitation modifiée après coup et reconvertie en dōjō ↓

4 Un ancien local commercial voire un garage, transformé en dōjō .

5 Un appartement transformé en dōjō.

6 ↓une extension d’un local commercial en activité ou un entrepôt transformé en dōjō par le maître des lieux qui est aussi entrepreneur de profession.

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Fig.0203- Les six types de structures servant à abriter un dōjō.

Tradition, respect et politesse → le positionnement lors du salut:

Le coté noble (supérieur)  du dōjō 道場 se trouve face à l’entrée ; on l’appelle le « Kamiza 上座  » → (haut上 place, siège (emplacement) 座 ) le côté inférieur; est l’endroit le plus proche de la sortie (faisant dos à la sortie ) : on l’appelle le « Shimoza 下座  » → (Bas 下 place, siège (emplacement) 座 ).

Le mur du coté noble du dōjō peut comporter :

1) Une ornementation constituée d’une  » étagère divine 神棚 Kamidana  » C’est la représentation d’un temple shintō 神道 en modèle réduit.

2) La photo du créateur du style ou de l’école.

3) Une peinture ou une calligraphie (kakejuku 掛け軸) à portée philosophique.

4) une peinture voire un dessin représentant le symbole type du style ou de l’École.

5) Autre.

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Fig.0312 –  Kamidana « étagère de la divinité » 神棚.

À noter que la décoration de  » l’étagère de la divinité – kamidana 神棚  » à l’intérieur des dōjō 道場 ne semble remonter qu’aux années 30 「道場ニハ神棚ヲ設クルコト」pendant lesquelles le nationalisme japonais élève le shintō 神道 au statut de religion d’état. Pour des raisons évidentes; on trouve moins de kamidana 神棚 shintō 神道 dans les dōjō d’ Okinawa que dans ceux du Japon.

À l’intérieur du dōjō :

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№1 → Kamiza 上座 → la place la plus élevée; c’est la place du maître.

№2 → Place réservée aux hauts gradés

№3 → Place des grades  intermédiaires 

№4 → Shimoza 下座 → la place la moins élevée; c’est la place des débutants

Si le dōjō comporte des vestiaires ou des toilettes; la disposition est la suivante :

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Dans les cas où l’entraînement s’effectue à l’extérieur, la disposition est la suivante : 

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Le coté noble (supérieur) est le côté situé au Nord 北.

Attention de ne pas se méprendre sur la signification de ce que je viens d’exposer ci-dessus :  le Nord est le côté noble du dōjō, non pas parce qu’il est situé au Nord 北 mais parce que, et c’est un paradoxe, le 神棚 Kamidana fait face au Sud 南 (idem pour le maître des lieux). Pour les chinois le Sud est le côté qui représente la vie dans toute sa splendeur, c’est le yang 陽 des taoïstes 道教. C’est d’ailleurs dans cette optique que les premières boussoles chinoises 指南针 étaient conçues de manière à indiquer le Sud 南 (comme l’indique leur nom → 指南针 → pointer 指 Sud 南 et aiguille针)

⇓ Pour indication — Les quatre animaux célestes d’orientation cardinale 四神/四象. La Tortue noire du Nord 玄武 , L’oiseau vermillon du Sud 朱雀, Le tigre blanc de l’Ouest 白虎,Le dragon azur de l’Est 青龍 /青龙 — 中国古代四大神兽.   en accord avec les canons de la représentation taoïste.

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Fig.0745 : La Tortue noire du nord : 玄武, Le dragon azur : 青竜 , L’oiseau vermillon du Sud : 朱雀,  Le tigre blanc de l’ouest : 白虎

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■ Pour en savoir plus sur l’influence de l’orientation cardinale au sein du karaté,  lire les pages suivantes :

Le Kata de karaté et la symbolique de l’espace : partie 1
Le Kata de karaté et la symbolique de l’espace : partie 2

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Sources:
青年護身術/ 護身術研究会/ 金竜堂 /1940
日本空手道指定型/全日本空手道連盟/ベースボール・マガジン社/高木康嗣著/1982
Étude : 世阿弥以降の能舞台様式の変化と『序破急(序破急五段)』の関係性の研究/松永, 直美/ Osaka University / 2014
空手道大観/仲宗根/源和・編/ 1938 réédition 宮城/篤正・解題/ 東京図書 / 1983
陰陽道の本―日本史の闇を貫く秘儀 /占術の系譜 /NEW SIGHT MOOK /1993
沖縄の御願ことば辞典/ 高橋 恵子/本 ボーダーインク/1998
連続分解写真で覚えられる空手道入門 /木村庫之助/ 金園社/1983

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