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Épisode historique connu sous les appelations suivantes :  1)  invasion de Ryûkyû « Ryûkyû shinkō 琉球侵攻  »  ou 2) conquête des Ryûkyû « Ryûkyû seibatsu  琉球征伐  » 

C’est le 6 février 1609 que les trois mille hommes rassemblés (chiffre approximatif) par Shimadzu iéhisa 島津家久 dit Shimazu Tadatsune 島津忠 (1576 -1638) daïmio 大名 de Satsuma, prennent le chemin du port de Yamagawa 山川港. C’est dans ce même port de Yamakawa situé sur l’île de Kyūshū 九州 que Saint François Xavier (1506-1552 ) avait débarqué en 1549 pour évangéliser, d’ailleurs sans grand succès, le Japon.

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Fig.0526- Une vue générale de Satsuma 薩摩 et du volcan Sakurajima 桜島  Début du 20 e siècle. –  Cliquer sur l’image pour agrandir.

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Fig.0535- Shimadzu iéhisa 島津家久 dit Shimadzu Tadatsune 島津忠 (1576 -1638) daïmio 大名 de Satsuma 薩摩.

Le temps de regrouper les divers factions commandées par Shimadzu Yoshihiro 加治木/義弘 et Shimadzu Yoshihisa 国分/義久 et les 1500 hommes initialement prévus pour les effectifs passent à 3000. Le rassemblement effectué, il faut ensuite attendre une météo favorable. C’est donc seulement un mois plus tard; le 4 mars 1609 que la flottille de 80 navires ( Certaines sources avancent le chiffre de 100 navires) prend la mer.

La famille Shimadzu 島津 a une bonne connaissance de la mer et des combats en territoire étranger. Quelques années auparavant elle a participé à l’expédition meurtrière de la péninsule coréenne ( guerre Imjin 임진왜란 1592-1598 →  japonais→  batailles Bunroku 文禄 et Keicho  慶長  ) . Grâce à ses espions en poste aux îles Ryūkyū, le fief Shimadzu 島津 de Satsuma 薩摩藩 connaît les faiblesses de ses adversaires.

Satsuma 薩摩藩 n’est pas le seul à entretenir des espions; le royaume des Ryûkyû possède également les siens et il sait parfaitement lui aussi où en sont les préparatifs militaires de l’armada Japonaise.

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Fig.0534- Bateau japonais de l’époque.

Le lendemain du départ, le 5 mars 1609, l’expédition 軍船 fait relâche sur l’île de Kuchinoerabu 口永良部. Les Japonais, vont ainsi relier l’île d’Okinawa à saute-mouton; les nombreuses îles qui parsèment le trajet se prêtent bien à ce parcours sans grands risques. Il permet aussi à l’expédition de se ravitailler dans les règles de l’art du moins quand elle est en territoire sous domination japonaise car quand elle aborde les îles du royaume de l’archipel des Ryūkyū , Le ravitaillement est effectué par le biais de la razzia. karatehistorique.wordpress.com ©Christian Faurillon 

Quelques heures après le départ de  Kuchinoerabu 口永良部, le mauvais temps 強風 disperse l’escadre et quelques navires subissent des avaries.

Le 8 mars, C’est en trois points des côtes de la grande île d’Amami 奄美 que les navires viennent s’échouer 漂着. De ces trois points, autant de colonnes se dirigent vers l’intérieur des terres en trois directions différentes : 1) Tsushiro Minato 津代湊 , 2) Fukōtsu 深江津 3) Nishikomi 西古見 . On ne sait pas s’il s’agit d’une stratégie délibérée de la part des Japonais ou tout simplement le résultat du dispersement suite au coup de vent que l’escadre a subi.  Quoi qu’il en soit, les défenseurs Ryūkyūïens ont certainement du être impressionnés par tout ces navires à l’allure belliqueuse.

l’île d’Amami 奄美 était divisée en sept secteurs différents. Ces secteurs étaient regroupés par le Ofuya 大親 local . C’est sous ses ordres que 3000 hommes ont été rassemblés (chiffre approximatif)  pour tenter de résister aux Japonais . Des nobles forment l’encadrement de cette formation disparate Elle est composée; pour une infime partie de soldats, pour une autre partie plus importante; d’auxiliaires militaires dits « Hiki ひき” et enfin pour une dernière partie, peut être la plus nombreuse, de paysans et de pêcheurs 島民 armés de longs bambous auxquels ils avaient attaché des couteaux – Preuve supplémentaire que les outils tranchants et les armes blanches n’étaient pas si sujets à interdiction que cela ( voir la page suivante pour en savoir plus)

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Fig.0544  Couteaux et hachoirs employés comme armes par les insulaires ↑ Cliquer pour agrandir l’image.

Couteau  » wassa bōcha ワーサーボーチャー » Connu aux Ryûkyû vers le 6 ou 7e siècle.
Couteau  » umi bōcha ウミボーチャー  » Couteau dit “de mer” ウミボゥーチャー・海包丁 voire :  » couteau requin サメ包丁  »
Hachoir « sutichiwaya スティチワヤー ⇒ タンナーワヤー  » Hachoir à main; viande et abattis. karatehistorique.wordpress.com ©Christian Faurillon
Hachoir  » chiri bōcha チリバンボーチャー » Servant à hacher les feuilles de tabac ( peut être le plus récent de tous)
Machette « yamakatana ヤマカタナ 山刀 » littéralement ⇒  » lame 刀 de montagne 山  »

D’après le rapport adressé au roi des Ryûkyû par un scripte 泊筆者 repondant au nom de 伊指川子 et témoin de la scène : «  les auxiliaires « Hiki ひき” étaient de peu de valeur et ne constituaient pas une force capable de contenir les Japonais »  De fait leurs rangs se disloquèrent dès le premier assaut,  à la bataille dite de Tsushiro 津代湊(笠利湾). On ne possède pas de récit détaillé du déroulement de la bataille mais d’après le「 Ryūkyū tokai hi nikki 琉球渡海日」; les auxiliaires « Hiki ひき” se seraient lancés à l’assaut de la formation japonaise par la route qui relie Fukae(?) Ura 深江ケ浦 à Hachiri (?)八里. Le feu nourri des mousquets à mèche japonais en aurait coupé net l’élan (734 mousquets recensés). Les historiens, se basent sur cet épisode pour avancer que le royaume des Ryūkyū ne connaissait pas les armes à feu car les paysans de l’île d’Amami 奄美 s’étaient enfuis effrayés devant  » les bâtons qui crachaient le feu 棒の先から火が出る武器 » . Hors, les armes à feu ( armement à feu rudimentaire ) étaient connues aux Ryûkyû sensiblement 100 ans (…) avant le Japon… mais il est vrai qu’on ne les voyaient rarement à terre car elles étaient employées quasi uniquement pour la défense maritime et à bord des jonques du royaume ( lire la page suivante pour en savoir plus ) Certes; il est concevable que les paysans et pêcheurs de l’île d’Amami 奄美 n’en aient pas eu connaissance mais de là, à avancer que le royaume ne connaissait ni les armes à feu, ni leur usage, ni leur effet; il y a un grand pas que personnellement , je ne franchirai pas . Voir plus bas les précisions utiles à ce sujet.  Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com

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Fig.0531- Mousquet Japonais d’origine portugaise avec une armure.

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Fig.0552 – Mousquets à mèche 火縄銃 japonais dits :  » Satsuma tsutsu  薩摩筒  » ⇒ ( tubes de Satsuma )

Des exactions sont décrites mais on ne connaît ni leur ampleur ni leur intensité. Des bâtiments et des maisons ont été détruites par le feu , des pillages ont eu lieu et quelques tètes ont été coupées mais vu le contexte de l’époque il ne semble pas que l’invasion n’est été plus brutale qu’ailleurs. En tout cas elle semble l’avoir été beaucoup moins que pendant l’invasion de la Corée qui a eu eu lieu quelques années auparavant et où la population a été décimée.  Le fief Shimadzu 島津 de Satsuma 薩摩藩 s’étant tout simplement décidé à annexer purement et simplement cette île, il ne voulait pas stupidement la ruiner mais au contraire en tirer un maximum de profit.

La principale richesse de l’île était celle de la culture de la canne à sucre. Cette richesse profitera désormais à Satsuma, lui assurant ainsi de confortables revenus. Le fief Shimadzu 島津 éditera tout une série de mesures et de lois pour interdire l’usage et la consommation de la canne à sucre par les insulaires. Le fait de goûter ou tout simplement sucer une de ses tiges était (dit-on) puni de la peine de mort; même les enfants n’étaient pas épargnés pour cette infraction qui prenait, pour les Japonais,  des allures de crime. À la longue plus que les revenus obtenus par la mainmise sur le commerce et les échanges ryūkyūïen-chinois, c’est l’exploitation de la canne et la revente du sucre au Japon qui assurera la manne financière du fief Shimadzu 島津 de Satsuma 薩摩藩. Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com

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Fig. 0529 – Broyeur de cannes à sucre,  île d’Amami 奄美.  Début du 20 e siècle.

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Fig. 0538 –  Le tracé de l’expédition; cliquer sur l’image pour agrandir.

Après être restée plus d’une dizaine de jours sut l’île d’Amami 奄美 , l’expédition reprend la mer. Le 22 mars elle débarque sur l’île de Tokunoshima 徳之, puis le 24 sur l’île de Okino Erabu 浮永良部.

Le 25 mars est le jour tant attendu où les troupes de satsuma 薩摩軍 arrivent en vue de l’île principale du royaume : Okinawa 沖縄本島. L’expédition longe la côte ouest et fait relâche sur l’île de Kouri 古宇利 ,certainement pour y effectuer le regroupement de la flotte.  Cette île n’est située qu’à quelques encablures de l’île principale d’Okinawa 沖縄 (本部本島) puis elle franchit rapidement cette distance et prend possession du port de Unten 運天. Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com

Les troupes okinawaïennes ne semblent pas avoir essayé de faire échouer le débarquement du corps expéditionnaire. Ce n’est qu’une fois celui-ci débarqué que les troupes du royaume commandées par un noble 按司 du nom de « Nago Ryōhō 名護 良豊 / 名護親方  » (1551-1617) lancent une puissante attaque ( 26 mars ) . Peine perdue il y laisse la moitié de ses hommes dont une bonne partie s’est en fait volatilisée. Le corps de mousquets du fief Shimadzu 島津 a une nouvelle fois prouvé sa supériorité en combat rapproché.

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Fig.0524 – Guerriers japonais prenant la pose devant l’objectif. Fin du 19 e siècle.

Nago Ryōhō 名護 良, a été envoyé directement sur ordre du suzerain des Ryūkyū pour prendre les choses en main. Il était secondé par quatre nobles et la troupe était composée, en grande majorité, de simples insulaires et pas vraiment préparés à une bataille rangée de cette ampleur. Suite à cette défaite prévisible , Nago Ryōhō 名護良豊 est fait prisonnier et sert d’otage 人質. ( le nombre exact des soldats ryukyuïens ayant participé à cette bataille; n’est pas très précis; les sources citent des chiffres allant de 1000 à 1500 hommes voire 2000 (?)

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Fig.0527 – Défilé en armure effectué sur les terres du fief de Satsuma 薩摩 , fin du 19 e siècle. Le fief avait un passé militaire glorieux.

Le port de Unten 運天 où stationne l’armada japonaise est un excellent abri contre la houle. En outre, il a l’avantage de se trouver à seulement deux ou trois kilomètres du château de Nakijin 今帰仁城 qui est une position clef de la défense de la partie Nord de l’ile d’Okinawa.

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Fig.0537 – Héraldique- Blason du clan Shimadzu de Satsuma 薩摩藩島津の家紋.

Le 27 mars, le corps expéditionnaire japonais part à la conquête du château de Nakijin 今帰仁 mais contre toute attente, l’imposante place forte donnant sur la mer de Chine est déserte. Les paysans des environs ont tous fui.  La défaite subie par la troupe de Nago Ryōhō 名護 良豊,  n’est certainement pas étrangère à ce sauve qui peut généralisé. Les japonais pillent ce qu’ils peuvent trouver dans le château et y mettent le feu.

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Fig.0536 - Guerrier japonais. Cliché de la fin du 19e siècle.

De son camp de base de Unten 運天, Shimadzu iéhisa 島津家久 alias Shimadzu Tadatsuné 島津忠 Daïmio de Satsuma, apprend la présence , d’un moine zen du nom de « Kikuin so-i 菊隠 宗意 », il le fait mandater.   Shimadzu est d’autant plus intéressé de le faire venir  que c’est n’est pas leur première rencontre. Kikuin so-i 菊隠 宗意 a vécu de longues années au Japon et il en parle couramment la langue.  C’est d’ailleurs au Japon, dans le fief de Stasuma qu’il avait fait la connaissance du Daïmio 大名. karatehistorique.wordpress.com
Shimadzu Tadatsuné島津忠 entend l’utiliser comme parlementaire 使者 en vue d’engager des pourparlers « de paix » avec le roi des Ryûkyû . En fait de pourparlers  » de paix 和睦 » , il s’agit d’un ultimatum de reddition. Shimadzu ayant constaté le peu de répondant des troupes royales a trouvé là un moyen supplémentaire de faire pression sur le roi des Ryûkyû.

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Fig.0533 – Guerrier japonais en armure avec sa monture et son étendard.

La première réaction de Kikuin so-i 菊隠 宗意 a été de se désister mais après réflexion, il se ravise , il a compris qu’en acceptant, il pourrait certainement sauver des vies humaines quoique certaines mauvaises langues okinawaïennes voient en lui un espion à la solde du fief Shimadzu 島津 de Satsuma). Cette une mission difficile à laquelle il n’est pas vraiment préparé (…). Dans la matinée du 29 , il embarque du port de Unten 運天, et rejoint le port de Maki 牧港 duquel il débarque. À ce sujet, Il est surprenant qu’il n’est pas directement débarqué dans le port de Naha 那覇港 mais comme ce dernier se trouve en état de siège, il a peut être préféré faire le restant du chemin (assez long) par voie de terre.

Kikuin so-i 菊隠 宗意 rejoint le château de Shuri et de suite obtient une audience du roi Shō Nui 尚寧王 (1564-1620) . Devant le suzerain et quelques hauts personnages de la cour, il délivre le message qui se résume en une phrase lapidaire : « la seule solution qu’il vous reste c’est de faire arrêter immédiatement les combats » (…) ただ合戦を止められるべし、進退は宣く乞に随うべし  »  Ce n’est que dans la nuit du 29 au 30 qu’il prend congé du roi. D’après certaines sources, il aurait encore servi à plusieurs reprises de parlementaire mais il est difficile de connaître les circonstances exactes de ses nouvelles actions diplomatiques. Étant donné la suite des événements , on peut légitimement douter de sa valeur diplomatique en faveur du royaume. karatehistorique.wordpress.com

Les annales laissent entendre qu’à cette date, la panique avait atteint l’agglomérat urbain de Naha-Tomari 那覇・泊村 ainsi que les villages aux proches  alentours de l’enceinte du palais de Shuri 首里. Les nobles qui y résidaient avaient beaucoup à perdre dans cette mauvaise affaire. Ceux qui le pouvaient, essayaient de sauver en catastrophe les quelques bien de valeur qu’ils possédaient . Dans une pagaille indescriptible, les serviteurs entassaient précipitamment un matériel hétéroclite sur de misérables charrettes. La réputation de férocité et de rapacité des Japonais, devait certainement leur procurer d’abondants frissons. La valeur guerrière des nobles ne tenait pas à leur situation au sein de la noblesse ou de leur grade. De vaillants guerriers se sont battus jusqu’au bout tandis que d’autres, largement moins vaillants, étaient, pendant les combats, tout simplement occupés à aller se mettre en sécurité…C

Premier avril 1609  : Jour J.
Le général 大将 Kabayama 樺山 décide de lancer l’assaut final. À cet effet il fait débarquer des éléments délite directement dans le port de Naha 那覇港 puis  le gros des troupes en amont du port. Assez surprenant que cela soit,  l’attaque ne rencontre aucune opposition dans cette phase de l’opération, La colonne progressant par voie de terre, prend, pille et enfin brûle le château de Urasoe 浦添城 puis c’est au tour du temple bouddhique, le « Ryufukuji 龍福寺 » le plus ancien temple bouddhique du royaume d’être la proie des flammes ( le Ryufukuji 龍福寺 a été Fondé entre 1265 et 1274 ⇒ Emplacement actuel : 2-46-1 Nakama Urasoe / 浦添中学校のグラウンド )

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↑  Fig.014- Carte du port de Naha 那覇 et des environs. Cliquer sur l’image pour agrandir.

Lors de cette journée, on n’assiste pas vraiment à une bataille rangée mais plutôt à une suite d’escarmouches plus ou moins appuyées où les troupes royales, peu nombreuses subissent revers sur revers. Dès qu’un semblant de résistance se dessine, le corps de mousquets de Satsuma le balaye d’une volée de plomb.

Pour semer la terreur, quelques blessés sont décapités. Ainsi à l’escarmouche du « pont de Tairabashi 平良橋 » (actuellement : Taiekyō 太平橋 → 那覇市首里平良町2 丁目地内), où une centaine d’hommes commandé par Goéku ( Goeku-uékata 越来親方 ) se fait laminer; un noble dénommé Gusukuma Kishi Pechin 城間鎖子親雲 上 meurt d’une balle à la poitrine. Sa dépouille une fois tombée aux mains des vainqueurs, est décapitée.

Devant l’effondrement des points d’appui et de défense, les survivants non pas d’autre choix que d’aller se réfugier dans le château de Shuri.

La prise du château du shuri 首里城, n’est plus qu’une question d’heures, elle est inéluctable faute de troupes aguerries et d’un armement adéquate. Le dernier bastion symbole du royaume tombe, le roi Shō Nui 尚寧王 s’étant enfin décidé à capituler. Ainsi en cette journée, sombre et sans gloire l’indépendance du royaume prend fin.  Le château, n’est pas brûlé mais il n’échappe pas au pillage. Nous sommes le premier avril 1609. .

La capitulation effective est signée le 5 avril 1609.   Satsuma, a forcé le gouvernement royal des Ryūkyū à reconnaître que l’entière responsabilité du conflit lui incombait. Une centaine de personnages de haut rang, est placée directement sous la surveillance des Japonais; ces nobles serviront d’otages. Ils représentent une garantie contre une éventuelle rébellion et ils facilitent également l’application des closes de la capitulation.

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Fig.0546- Guerriers japonais – Parade martiale en armure effectuée sur les terres du fief de Satsuma 薩摩 19 e siècle.

Le nombres des victimes n’est pas clairement établi; on parle de 500 morts du côté des troupes royales et de 50 du côtés des Japonais.  Les Japonais semblent avoir minimisé leurs pertes pour donner plus de prestige à leur victoire mais un rapport interne retrouvé dans les archives du fief de Satsuma avance le chiffre de 200 hommes tués lors des combats.. Quatre fois plus que le chiffre officiel … Source :  薩藩旧記雑録

4000 Okinawïens (chiffre approximatif) mal armés ,mal entraînés et certainement mal commandés ont fait face à 2500, 3000 guerriers japonais hautement aguerris, bien équipés et très bien commandés. Le prétexte  » des armes inconnues qui crachaient le feu » n’est guère convainquant et semble avoir été utilisé après coup et sans grande conviction, dans le but non avoué de « mettre du baume sur les blessures » de l’âme Okinawïenne. Une manière comme une autre de faire passer le goût amer de la débâcle que les insulaires avaient subi. Les  » insulaires  » terminologie vague qui sert en fait à désigner la classe des nobles, dont certains ne s’étaient pas montrés à la hauteur de leur fonction guerrière,  endormis qu’ils étaient par des décennies de paix.

Il faut bien préciser encore une fois que le royaume des Ryûkyû connaissait l’usage des armes à feu minimum cent ans avant les japonais. Même si cet armement rudimentaires , héritage chinois, était beaucoup moins perfectionné que les mousquets 鉄砲  japono-portugais auxquels il fut directement confronté en 1609.  Les nobles Okinawïens de haut et moyen rang, en connaissaient alors fort bien l’existence, l’usage et la capacité de nuisance.

Selon les historiens, les premières armes à feu apparurent en Chine au 8e siècle 「source: 真元妙道要路」 中国の唐代 (618-907) . Cet armement bien qu’extrêmement rudimentaire était pour l’époque une avancée technologique majeure. Pendant les siècles suivants l’évolution sera lente mais constante . Sous la dynastie Ming 明朝 cette évolution semble cependant marquer le pas.  L’Occident n’a quant à lui, découvert que beaucoup plus tard cet armement (13e siècle, toujours selon les historiens) mais l’évolution technologique est tellement rapide que les Européens surpassent très rapidement les Chinois. Dès le début du 18e siècle l’Occident sera à même d’imposer sa domination sur la planète entière, rien ni personne ,ne résiste à sa puissance militaire. Il est à noter que l’importation au Japon des premières arquebuses par les portugais date de l’année 1543.

↓ Voici quelques planches de l’armement de base à poudre noire 黒色火薬 en usage pendant la dynastie Ming 明朝 1368 – 1644. À noter; la fin de la dynastie Ming 明朝 est contemporaine de l’époque de l’invasion des Ryūkyū par le fief Shimadzu 島津 de Satsuma.  Ces armes existent donc toutes en 1609 lors du débarquement du fief Shimadzu 島津

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 Fig.0542-  Armement varié : lance-flammes , bombardes , bouches à feu, grenades, arquebuses, mousquets, pétards, fusées etc.   Quelques planches datent de la fin de la dynastie Ming 明朝 .  Cliquer sur l’image pour agrandir.

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Découvrir l’armement chinois à poudre noire de l’époque en version pdf  明朝-茅元儀撰.  Cliquer sur l’image pour accéder au fichier.

Cet armement 火薬兵器 était donc  parfaitement connu du royaume des Ryûkyû qui d’ailleurs se le procurait par le biais de son commerce avec la Chine . Cette dernière l’employait alors avec efficacité pour la défense de sa marine royale (voir la page suivante pour en savoir plus) . Si le petit royaume en avait généralisé l’usage au système de défense à terre , il est probable que les Japonais auraient eu, en 1609, la victoire beaucoup moins facile et rapide qu’ils ne l’ont eu.  Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com

À l’époque des trois royaumes époque Sanzan 三山時代 (1322-1429) les Okinawïens n’hésitaient pas  à s’entre-tuer avec ces armes à feu. En ce domaine l’énigme reste complet ? Le fait qu’au cours du règne du roi Shō Shinō 尚 真王 1465- 1527 , celui-ci aurait, dit-on (?) plus ou moins regroupé et entreposé (1477- 1527 ) une partie des armes détenues par les nobles, récalcitrant au pouvoir en place, ne change pas la donne, à savoir pour quelle véritable raison le royaume était dépourvu d’armes à feu à terre * alors qu’il était honorablement pourvu de ces mêmes armes à feu, en mer, à bord de ses jonques ( voir la page suivante )  royales  ?    *Excepté  les quelques canons qui armaient les fortins défendant l’entrée du port de Naha )

Les plus anciennes armes à feu ayant servi dans les combats sur le sol des Ryūkyū datent du 14e, 15e siècle, peut être même probablement avant,  Ces armes à feu dites  » hiyâ ヒヤー » (ズドーン) ⇒ 中国の三眼銃  sont des plus rudimentaires, elles tirent des balles en pierre 石弾 (pierrier).

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↑ Fig.0182-  Bouche à feu en métal dite  » hiyâ ヒヤー  » 中国の三眼銃  (pierrier).

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Fig.0540  Un model identique de   » hiyâ ヒヤー  » avec sa hampe en bois pour la maintenir fermement lors de la mise à feu .

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Fig.0541 -Illustration représentant une bouche à feu en action 中国の三眼銃  . Document chinois datant de l’époque Ming 明朝

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Fig.0622-  Balles en pierre exhumées lors des campagnes de fouilles du château de Katsuren – Katsuren Gusuku 勝連城 .

L’occupation du domaine royal par le fief Shimadzu 島津de Satsuma.

Quand on évoque l’occupation du royaume des Ryūkyū par le fief Shimadzu 島津 de Satsuma 薩摩藩; on a tendance à imaginer des cohortes de guerriers armés jusqu’aux dents, patrouillant et inspectant chaque pouce de terrain conquis à la recherche du moindre fauteur de trouble. Rien n’est plus loin de la vérité.  Les japonais du fief Shimadzu 島津 de Satsuma 薩摩藩 , n’ont jamais eu l’intention d’entretenir une armée pour surveiller l’archipel des Ryûkyû . De fait, à peine deux mois après la capitulation du royaume des Ryûkyû, le nombre des hommes de la  » troupe d’occupation  » se limite semble-t-il à moins de cent sujets.  La majorité est formée de simples fonctionnaires placés sous le commandement de Honda Chikamasa 本田親政. Les autres, tous les autres, sans exception sont renvoyés dans leur fief de Satsuma 薩摩藩 le 15 mai 1609. C’est à cette date que l’expédition militaire a repris le chemin du retour.  Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com

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Fig.0545 – Héraldique- Blason de la dynastie royale des Ryūkyū 琉球王朝・尚家の家紋 (en savoir plus; cliquer ici )

Pour tenir le royaume en main et faire régner l’ordre et la paix sur tout l’étendu du royaume les Japonais ont emmené des prisonniers, le roi Shō Nui 尚寧王et plus d’une centaine de nobles de haut rang, serviront ainsi d’otages. Des princes et des nobles du royaume restés sur et en place, sont tenus de faire respecter l’ordre, d’appliquer la loi et de faire rentrer les impôts.

Trois ans après l’invasion (en 1611) et pour parfaire sa domination,  Satsuma 薩摩藩 remet au royaume des Ryûkyû, une liste de 15 obligations à respecter et à faire respecter. Cette liste est connue sous le nom de : « okité jugoka jyō 掟十五条  » Ces obligations sont éditées dans le but d’ écraser toutes velléités  d’indépendance.

Non seulement les Japonais qui sont en poste à Okinawa ne sont pas nombreux mais leur hiérarchie leur demande d’être le plus discret possible . Satsuma veut continuer de profiter des retombée du commerce florissant qu’entretient le royaume des Ryûkyû 琉球王国 avec la Chine 中国 ; ils veulent tout faire pour que les Chinois n’apprennent pas que le fief Shimadzu 島津 à placé le royaume sous sa coupe. Il va de soi que les Chinois n’ont pas mis longtemps à savoir ce qu’il s’était effectivement passé, mais ils feront comme s’ils n’en savaient rien. Ils auront cette aptitude toute asiatique du « syndrome du paravent » …. D’un côté ont aura des Japonais qui feront semblant de ne pas occuper le royaume et de l’autre des Chinois qui feront semblant de ne pas s’en apercevoir.  Les Chinois , bien que courroucés , ont agi de la sorte car ils n’avaient plus  les moyens de monter des expéditions militaires et maritimes aussi importantes pour aller sauver, somme toute, un petit vassal implanté fort loin des côtes de l’empire 中華帝国. Le rapport de force penchait naturellement en faveur des Japonais.

Quand une rare ambassade chinoise fait une apparition , les fonctionnaires de Satsuma en viennent à se retirer assez loin à l’intérieur des terres ou bien à se déguiser en insulaires…  Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com

L’aspect des hommes en poste devait être le suivant : une tenue légère et deux sabres à la hanche. Cette tenue se rapproche plus de la Fig.0547 que de celle beaucoup trop encombrante et démodée de la Fig.0548 .

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Fig.0547- Homme-lige et serviteurs japonais

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Fig.0548- Armure et gorgerins / Japon.

Une lithographie (assez tardive, nous montre un soldat du fief Shimadzu 島津 de Satsuma en faction devant le porche d’entrée du château de Shuri (Fig.0530) ; les deux sabres traditionnels comme seul armement. Aucun texte ne fait allusion à des armes à feu. Les mousquets à mèche sont repartis au Japon avec le gros de la troupe de Satsuma.

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Fig.0530    Guerin Expedition —1855  Le personnage en jaune, est un fonctionnaire de Satsuma armé de sabres. Un des rares gardes en service surveillant l’entrée du château . Derrière ce soldat,  le petit bâtiment en bois qui sert de guérite, le service étant assuré 24h sur 24. Cliquer sur l’image pour agrandir.

En 1628 est construite 設置, à Naha,  la « kommandantur  » de Satsuma 薩摩藩 ( adresse actuelle : 那覇市西1-2-16 / plaque commémorative 掲示板) appelée « zaïban gaya 在番仮屋 » ou parfois  » ufugaya ウフカイヤ ⇒大仮屋 » Il ne reste aucun document iconographique du bâtiment; qui semble avoir été construit en bois, et où une vingtaine de fonctionnaires « Tsukeyaku 附役 / 在番奉行 y travaillaient en permanence. Ils étaient en poste pour une durée fixée à trois ans puis  étaient remplacés. Ce roulement de « Tsukeyaku 附役  » du fief Shimadzu 島津 de Satsuma à ainsi fonctionné pendant  244 ans (1628-1872). Ils s’occupaient en sous main de faire appliquer les directives de leur hiérarchie; Directives qui touchaient à peu près tous les domaines de l’administration du royaume et qu’ils transmettaient eux mêmes au « gouvernement » royal des Ryūkyū, qui avait en charge de les faire appliquer. Cette « kommandantur  » « zaïban gaya 在番仮屋 » est certainement le seul point du royaume où on trouvait autant d’hommes de Satsuma réunis.

Les chroniques soulignent que  » le roi des Ryūkyū n’appréciait pas outre mesure, que des fonctionnaires haut placés, viennent à des réceptions accompagnés de prostituées Okinawiennes; cela faisait du plus mauvais effet  » . Les prostituées leurs servaient de compagne pendant la durée de leur séjour.

Les Okinawaïens sous couvert de docilité, profiterons de la situation pour se démarquer de la tutelle de Satsuma dans la mesure de leurs possibilités et dans une sorte de  » pas vu, pas pris  » ! En même temps, les espions employés pas Le fief Shimadzu 島津 de Satsuma 薩摩藩 ne devaient pas chômer. Ce jeu du chat et de la souris va ainsi durer plus de 240 ans mais malgré cette tension permanente, il faut signaler qu’aucun affrontement armé entre les Japonais du fief Shimadzu 島津 de Satsuma et les Okinawaïens. n’a jamais été relayé par les chroniques. Ce qui semble démontrer que le système de soumission mis en place par lefief Shimadzu 島津 de Satsuma était redoutablement efficace pour pouvoir ainsi se maintenir aussi longtemps.

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Fig-0633.  Ryūkyūkïens à Satsuma  琉球人・薩摩風土紀より。

On comprend aisément que cette tutelle rigide, qui se voulait invisible soit vite devenue extrêmement difficile à supporter par la noblesse du royaume. quand je parle de la noblesse 按司 du royaume, je parle d’une partie car comme souvent dans de telles situations les intérêts personnels des membres qui la composent, divergent quasi automatiquement . D’un côté, on avait ceux qui la trouvaient insupportable et de l’autre ceux qui s’en accommodaient fort bien. L’obéissance toute confucéenne 儒学 des premiers vis à vis de leur souverains leur empêchaient de s’opposer ouvertement au nouvel ordre établit et le fait que; mis à part l’île d’Amami 奄美大島 (voir plus haut carte Fig. 0538 ) qui était devenue un territoire directement attaché au fief de Satsuma 薩摩藩 et où les paysans 農民 étaient depuis tenus quasiment pour des cerfs, la relative aisance du reste du royaume devenu vassal de Satsuma, devait inciter le gouvernement du royaume à ne pas se révolter ouvertement . La vassalité n’était pas la meilleur solution qui s’offrait à eux mais étant donné la situation et comparée avec l’île d’Amami 奄美大島 , elle était alors certainement, la moins mauvaise. Cette comparaison avec l’île d’Amami 奄美大島 ne pouvait échapper aux vaincus qui étaient en ce domaine fort bien renseignés sur la manière dont était gérée la partie amputée du territoire.

Si résistance il y eu, elle fut essentiellement passive.

Pour contrebalancer la frustration qu’occasionnait le fait de se plier aux règles imposées le fief Shimadzu 島津 de Satsuma, les Okinawaïens empruntèrent la voie qui consistait à puiser leur force dans le passé pour trouver celle d’affronter le présent. Ce ressourçage identitaire passait par la recherche, le maintient et le développement de leur culture et de leurs traditions. Pour cela; ils devaient impérativement en cacher plusieurs facettes aux yeux des envahisseurs. Parmi celles-ci, le chamanisme fortement ancré dans le matriarcat ⇒ prêtresse-Chamanes ⇒ noro ⇒祝女,  ノロ ; car les Japonais ne supportaient pas que le statut des femmes aux Ryûkyû puisse être aussi élevé, et bien évidement les pratiques et techniques martiales 武芸, 武術. Pratiques et techniques martiales qui pouvaient prendre plusieurs aspects dont un direct qui s’opérait loin des yeux indiscrets et l’indirect qui se retrouvait sous la forme de la danse traditionnelle ( voir la pages suivante pour un complément d’information / bas de page: )

Pour ce qui concerne le petit peuple; le repli identitaire semble avoir été moins marqué , quoi qu’on en retrouve quelques traces dans les contes et légendes de l’île  et cela essentiellement pour deux raisons; la première c’est que à part les citadins; ils ne voyaient rarement des Japonais dans leur villages retirés , c’était toujours les fonctionnaires locaux qui relevaient les impôts. La deuxième est que la vie était aussi dure sous la noblesse des Ryûkyû 琉球士族 que sous la domination du fief Shimadzu 島津 de Satsuma 薩摩藩; selon la formule consacrée :  » on nous enlève trop pour vivre et pas assez pour mourir « .

À savoir :  Christian Faurillon karatehistorique.wordpress.com
plus de cent ans après l’invasion (1784), sera créé  sur le sol du Japon à Kagoshima 鹿児島  un bâtiment appelé d’abord le « ryûkyû ka-iya 琉球仮屋 / 琉仮屋 et ensuite le « ryûkyûkan 琉球館  » Ce bâtiment avait des fonctions multiples : consulat. centre culturel , centre d’hébergement et de comptoir commercial.  Les passions étant sensiblement refroidies;  le « ryūkyūkan 琉球館  » était là pour faciliter la communication et les rapports avec le royaume des Ryûkyû. L’envoyé des Ryûkyû, sorte de consul, était dénommé  » zaïban-oya kata 在番親方; il y rencontrait un fonctionnaire de Satsuma dit  » kikiyaku 聞役 « et lui faisait part de ses doléances et demandes officielles.

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Fig-0632. Bâtiment : Ryūkyūkan 琉球館・薩摩風土紀より。Cliquer sur l’image pour agrandir.

Ce centre recevait des étudiants okinawaïens venus notamment étudier la médecine. La médecine enseignée à Kagoshima 鹿児島 était réputée dans le japon entier. Des liens se sont crées de nobles à nobles, quelques anciens fonctionnaires en poste à Okinawa y avaient parfois leurs habitudes. L’opération n’était pas totalement désintéressée car elle rapporta à Satsuma et par le biais des échanges commerciaux qui s’y tenaient, un bénéfice financier qui épongea rapidement le coût de la construction du bâtiment (Adresse actuelle de l’emplacement du ryûkyûkan 琉球館 ⇒〒892-0817 鹿児島市小川町)

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Fig.0539-  ↑   Carte de Kyūshū 九州 et de l’emplacement du fief de Satsuma 薩摩藩. Cliquer sur l’image pour agrandir

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Sources:
中国古代兵器图册 / 出版说明. 我国古代兵器有着光辉灿烂的历史, 编我国古兵器国册/ 是电形麒戏剧/ 美术工/ 作者/ 文史工作者 / 1949
青い目が見た大琉/ 9th century Ryukyu in western art and illustration / Oechsle, Rob/上原 正稔 / 1987
沖縄のサムレー/ 比嘉朝進/ 球陽出版 / 1990
廃藩置県当時の沖縄の風景 réédition de 1896/月刊沖縄社 /1992
琉球王国49の謎 : 知られざる沖縄の歴史、文化/中江克己 /1992
慶長検地後の琉球王国の貢租制度/法政大学 Université Hōsei /山本弘文/ 2005
Ètude 明清に朝貢する琉球国に対する薩摩藩の姿勢と態度/曾煥棋/南島史学/Society of Ryukyuan studies / 2007
琉球/沖縄歴史/上里隆史 édition borderink/ 2007
今帰仁村の民話・伝承 / 今帰仁村教育員会/ Volume 1 et 2 / 2012
Étude 船と琉球史・近世の琉球船をめぐる諸相 / 豊見山 和行/ Kansai Univeristy Institutional Repository / 2012
琉球空手のルーツを探る事業調査研究報告書 / 琉球空手のルーツを探る事業調査研究報告書/2015
武備志 / 茅元儀 輯 / 鵜子直 訓点 / 公開者 /早稲田大学図書館/ librairie de l’université de Waseda
武備志 / 中國哲學書電子化計劃 / 圖書館/ librairie de l’université de Hong Kong et Academia Sinica
『南島雑話』奄美市立奄美博物館所蔵・奄美市指定文化財

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